Chronique berckoise de début de siècle 2ème partie

 

Donc, en cette fin d'année 1912, la municipalité de Berck était préoccupée, à la fois par la propagation du sable, mais aussi et surtout par les attaques de la mer entre la pointe du Haut banc et la plage se situant au niveau de l'actuelle anse des sternes. A la suite des destructions il sera envisagé de construire 9 épis et de rehausser la digue Barrois de 2 m sur une longueur de 1800m (ce rehaussement ne sera pas concrétisé pour des questions budgétaires).

 

Pour revenir à la fixation des sables, il apparait donc qu'il appartenait aux propriétaires de faire procéder aux travaux nécessaires, c'est encore le cas aujourd'hui.

 

Dans la deuxième partie de la séance du 18 octobre 1912, nous allons découvrir que les études étaient effectuées par des ingénieurs des services publics et non des cabinets privés. On gagnait une étape et le contribuable ne passait pas deux fois à la caisse, la première fois pour faire faire l'étude, la deuxième pour la faire valider.

 

 

Séance du conseil municipal du 18  10 1912  - 2ème partie

 

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      D’autre part à la date du 23 mai dernier, vous avez bien voulu me transmettre une délibération du conseil Général du Pas de Calais dans laquelle il est exposé que « par suite du rétrécissement progressif du cordon de dunes qui constitue leur seule protection contre l’océan, les terrains bas formant la plus grande partie de Berck et de Groffliers se trouvent menacés d’un envahissement par la mer.  Le conseil général demande que, pour parer à cette calamité, l’administration veuille bien faire étudier le projet des travaux de défense à exécuter. Le danger signalé dans cette délibération est à mon avis plus grave et surtout plus imminent que celui qui résulte de la mobilité des sables des dunes mais il s’agit là d’un tout autre phénomène, savoir l’érosion du rivage par la mer.

 

      Cette érosion se produit d’un façon continue depuis longtemps sur la rive droite de la baie d’Authie et pour ne remonter qu’à l’époque de la confection du cadastre de Berck et  Groffliers, vers 1810, on peut constater, par comparaison du plan de dunes et du rivage, levé à cette époque avec celui levé par les service forestier en 1910, que ce phénomène d’érosion a fait reculer la limite de la laisse des hautes mers d’équinoxe de près d’un kilomètre à l’endroit où était autrefois la pointe de Groffliers et de 300 à 400 m tout le long de la côte jusqu’à la pointe du Haut Banc.

 

      Pour sauvegarder le village de Groffliers, qui était menacé, on a construit vers le milieu du siècle dernier (1870) la digue submersible  qui a en effet d’arrêté ce travail d’érosion dans la Direction de Groffliers mais qui ne l’a pas arrêté dans le partie Nord Ouest de la baie.

 

      Aujourd’hui ce n’est plus le village de Groffliers qui est menacé, mais le Phare, le grand Hôpital de l’Assistance Publique et les agglomérations de Berck Plage et Berck Ville, car le cordon de dunes qui protège les terrains bas de Berck n’a plus qu’une faible largeur et il est entamé chaque année sur 10 ou 15 mètres de largeur. Le jour où la mer se sera frayé un passage entre le pied du haut banc et la dune qui marche, la sécurité de l’Hôpital Maritime et  une grande partie de l’agglomération de Berck Plage sera bien compromise. Il y a là des mesures urgentes à prendre, mais elles ne sont pas de la compétence de l’Administration des eaux et forêts puisqu’il s’agit non plus de fixer les sables des dunes par des travaux de plantations appropriés, mais de s’opposer à la corrosion du rivage au moyen de travaux maritimes, tels que digues, épis et autres qui ne rentrent pas dans les attributions de mon service.

 

     J’ai l’honneur de porter ces renseignements à votre connaissance. J’ajoute que j’ai saisi de la question Mr l’Ingénieur en chef du service maritime.

 

      Quant au vœu présenté par vous au conseil général dans la session d’Avril dernier concernant la fixation des dunes et tendant à ce qu’une nouvelle loi soit votée par le parlement pour compléter ou remplacer le décret du 14 décembre 1810, il a été transmis par mes soins à l’Administration supérieure. Aucune décision n’a encore été prise à ce jour.

 

Agréez, Monsieur le Conseiller Général, l’assurance de ma considération la plus distinguée.

                                               Le Préfet

                                          Signé   Briens

 

 

      Le conseil émet le vœu que le Ministre des travaux publics désigne le plus tôt possible un ingénieur ayant mission d’étudier les moyens propres à arrêter les ravages de la mer ainsi que l’évaluation de leur dépense.